Si dans sa jeunesse, rien ne prédisait que Benoît Gatineau allait vivre en roulotte, comme le faisaient dans le passé les bohémiens, romanichels ou colporteurs, c’est chose faite aujourd’hui avec ce départ lundi 13 janvier.
Benoît a commencé sa carrière à l’âge de 17 ans, comme standardiste téléphonique au PTT de Pouzauges et au centre de Fontenay-le-Comte, pendant deux ans. Après avoir passé un concours, il s’est retrouvé à Paris, puis au tri du courrier à Orly. C’est alors que la capitale lui met le doute. Benoît se demande ce qu’il fait là, mais la machine est lancée et de plus, il faut un salaire pour vivre ».
Muté à Nantes, il se rapproche un peu de ce marais natal de Damvix où la nostalgie le ronge de plus en plus.
Enfin, il échappe à cette vie de citadin qui ne le convient pas en trouvant des emplois de saisonnier dans le maraîchage et dans les vendanges. Ayant aussi découvert l’apiculture dans l’Ariège, il embrasse cette profession pendant dix-huit ans, et ce jusqu’à sa retraite. Durant ces années, il a créé la miellerie L’abeille de Damvix.
Aujourd’hui, à 64 ans, Benoît Gatineau a besoin de se vider la tête.
Pour moi, ce sera le moyen de communiquer »,
dit-il. Conscient de la difficulté, il est accompagné de quelques amis qui vont se succéder.
En effet, une certaine logistique est nécessaire : il faut s’approvisionner en fourrage, trouver le lieu de halte, aider à l’attelage du cheval, un trait breton hongre (castré), assez fougueux. Marie, son épouse, qui travaille en semaine, va aussi venir l’épauler le week-end; malgré une saison hivernale peu propice.