Décalé cette année de quelques semaines par rapport à sa date historique, le CSIO5* de La Baule a fait l’unanimité dans le paddock. Si la météo particulièrement clémente durant les quatre jours de compétition a pesé dans la balance, nombreux sont ceux qui ont tenu à remercier l’équipe organisatrice pour la qualité de l’évènement.
Depuis sa dernière édition, en 2019, bien des choses avaient changé pour le Jumping de La Baule. D’abord avec l’élection d’un nouveau maire, Franck Louvrier, arrivé à la tête de la commune de La Baule-Escoublac aux premiers jours de juillet 2020. Un peu plus d’un mois plus tard, le 25 août, Rémi Cléro démissionnait de ses fonctions de président du Jumping. Pour lui succéder, Pierre de Brissac, 46 ans à l'annonce de sa prise de fonction et un sacré défi devant lui : remettre sur pieds le traditionnel CSIO5* de France, en dépit d’une crise sanitaire qui perdure et amène son lot de conditions très restrictives. Des conditions pas toujours en accord avec l’organisation d’un pareil événement, qui rassemble habituellement plus de 30.000 spectateurs sur les quatre jours de concours.
« Il y a encore trois semaines, on était à la limite d’annuler le Jumping international de La Baule cette année encore », faisait savoir Franck Louvrier en conférence de presse lors du concours. Alors qu’habituellement, ce rassemblement sportif se tient dans le début de la deuxième quinzaine de mai, cette année, il a été déplacé à la mi-juin. Le but étant de bénéficier d’un couvre-feu plus tardif et surtout de permettre l’accueil du public, certes en nombre très réduit par rapport à d’habitude, mais qui permettait d’accueillir les stands qui participent à l’âme et à l’atmosphère du Jumping de La Baule. « Le cheval fait partie intégrante de La Baule et de sa culture, précise le maire. Cette année, nous fêtons la soixantième édition du Jumping et pour l’occasion, nous avons tout un tas d’évènements au cours de l’année qui mettent en avant cette culture équestre ». Outre le Jumping, évidemment, La Baule accueillera également des représentations du Cadre noir de Saumur et une exposition photo disséminée un peu partout dans la ville est d’ores et déjà en place.
Une source d’inspiration
Annuler le traditionnel Jumping l’année de la célébration du cheval aurait été une erreur, surtout lorsqu’on entend la positivité des retours des uns et des autres, à commencer par les compétiteurs. Vainqueur de la Coupe des nations avec ses compatriotes, mais également troisième du derby et du Grand Prix, le Suisse Martin Fuchs a connu un week-end particulièrement fructueux. Mais ce n’est pas la seule chose qu’il retient de son concours en Loire-Atlantique. « J’ai passé un super week-end et je tiens à remercier l’équipe organisatrice, saluait le Suisse à l’issue du Grand Prix. J’ai beaucoup discuté avec les autres membres de mon équipe et nous sommes ravis de la qualité du concours. Tout le week-end, j’ai pris des vidéos et j’ai demandé à mon groom d’en prendre aussi parce que je veux les montrer aux organisateurs de Saint-Gall (le CSIO5* organisé en Suisse et qui a eu lieu une semaine avant La Baule, ndlr). Je veux qu’ils sachent comment ça se passe ici pour qu’ils s’en inspirent, que ce soit pour l’accueil, l’ambiance, la piste, les commentaires du speaker… tout est exceptionnel ! » Un sentiment partagé par le sélectionneur des Bleus, Thierry Pomel, qui tirait son chapeau à l’organisation. « L’édition 2021 n’était pas jouée il y a encore quelques mois et ils ont fait un travail formidable. J’échange beaucoup avec mes collègues sélectionneurs et les cavaliers des autres nations, et je n’ai entendu que des compliments, ce qui veut tout dire », soulignait-il.
À la faveur du mois de juin
Ce que toutes les personnes présentes sur place au moment de la conférence de presse du Grand Prix ont fait remarquer, dimanche soir, c’est la date de l’évènement. « D’ailleurs, cette date de La Baule correspond bien », relevait Nicolas Delmotte le premier, en riant (tout juste après avoir vanté la qualité du sol et la construction des parcours). Il a aussitôt été suivi par Thierry Pomel et Martin Fuchs. Une remarque qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisque Pierre de Brissac, le président du concours, s’est empressé de répondre que « la date initiale, en mai, n’était pas idéale cette année, avec en plus des conditions météo difficiles. J’ai beaucoup échangé avec les cavaliers ou les grooms, que je passe voir tous les matins. Tous m’ont dit que la date était absolument remarquable. » Le CSIO de La Baule pourrait-il changer sa date historique de mai pour en prendre une nouvelle en juin ? « Pour l’instant, je ne consens rien et pour l’heure, la date de l’année prochaine reste en mai. Un éventuel changement serait à voir avec la FEI, qui reste décisionnaire du calendrier. »
Adèle Vaupré
Source : L'Éperon