Au fil du temps, le département est devenu un terrain de jeu pour trotteurs. Pour preuve, de nombreux cracks vendéens ont fait le bonheur des hippodromes parisiens.

Idéal du Gazeau, né à Challans, a gagné le prix d’Amérique, tout comme Venutar, né à Mareuil, ou encore Fortunato II, élevé à Angles… Potin d’amour, de Grues, se contentera du prix du Cornulier. Suivront Pussy cat, de La Tranche-sur-Mer, Banco des Bruyères, de Challans… Autant de grands trotteurs qui, sur les champs de courses, ont fait le bonheur de leur propriétaire, de leur entraîneur et des parieurs.

« Même si l’élevage de trotteurs est désormais concentré en Basse-Normandie et en Mayenne, rappelle Jean-Michel Esnard, vice-président des sociétés de courses de La Roche-sur-Yon et de Luçon, il reste, chez nous, des petits éleveurs qui possèdent une ou deux poulinières. » L’année dernière, 135 naissances de chevaux de course ont été enregistrées en Vendée, soit un tiers des équidés immatriculés (1). « Parmi eux, une grande majorité de trotteurs. »

 

Une trentaine d’entraîneurs

De la plaine au bocage, sous des modèles différents, il est le reflet de la variété du territoire. « Il n’y a pas de profil type, observe Stéphanie Francheteau, éleveuse – entraîneure à L’Ile-d’Olonne. Mais pour avoir de l’avenir, il faut qu’il ait une facilité naturelle à tenir cette allure, qu’il encaisse les entraînements, qu’il soit brave. »

Depuis le XIXe siècle, à force d’une longue et exigeante sélection… l’élevage en France s’est amélioré. Il est devenu une véritable pépinière de cracks, capables aussi bien de courir à l’attelé qu’au monté. Réputés équilibrés, généreux et calmes, avec l’âge, les trotteurs deviennent d’excellents chevaux de loisir.

Dans son paddock à L’Ile-d’Olonne, Stéphanie bichonne Freedom Charly, une production locale. Une jument saillie, élevée et entraînée en Vendée. « Ça, c’est du circuit court ! », s’amuse-t-elle « Nous comptons une trentaine d’entraîneurs, s’enthousiasme Jean-Michel Esnard. Parmi eux, Philippe Boutin, du Girouard ; Clément Casseron, de Sainte-Pexine, ou encore la famille Raffin, de Commequiers… Et aussi, notre deuxième professionnelle, Frédérique-Françoise Bertrand, de Saint-Denis-la-Chevasse. »

 

38 réunions hippiques par an

Alors pour qu’un jeune cheval devienne un « champion », il est, souvent, placé par son propriétaire chez un entraîneur. « Moi, je loue la carrière de course. Je touche 80 % des gains, les 20 % qui restent vont au propriétaire. En contrepartie, je paye 100 % des frais, indique l’entraîneure. Dans une structure comme la mienne, pour que ça devienne rentable, il faut que le cheval rapporte 15 000 € de gains par an. »

Dès 1854, des courses ont lieu aux Sables-d’Olonne. « Elles se couraient sur la Grande-plage, jusqu’en 1920. Rapidement d’autres réunions ont lieu l’été, notamment à La Roche-sur-Yon, Fontenay-le-Comte, Luçon, Challans et Montaigu », détaille encore Jean-Michel Esnard. Aujourd’hui, le département compte cinq champs de courses : Les Sables-d’Olonne, La Roche-sur-Yon, Challans, Saint-Jean-de-Monts et Luçon, qui accueillent 38 réunions hippiques par an.

Des hippodromes de province « qu’il faut absolument préserver » comme le confiait, il y a peu dans nos colonnes, Olivier Raffin. « On a tous besoin de former nos chevaux. Les courses et les joutes qui s’y disputent sont idéales pour aguerrir les jeunes trotteurs. Et ces petites réunions permettent également de trouver un nouveau public. » Des amoureux du cheval, mais aussi des joueurs puisque la somme d’1 million d’euros est jouée chaque année sur les hippodromes vendéens.

(1) Source : Observatoire économique de la filière équine des Pays de la Loire.

Les courses hippiques cet été, en Vendée

Les Sables-d’Olonne. Les 10, 14, 16, 21, 24, 27, 31 juillet et les 9, 11, 14, 18, 21, 25 et 29 août. Saint-Jean-de-Monts. Le 18 juillet et les 1, 8, 15, 22 août. Luçon. Le 25 juillet.

 

Crédit Photo : BERNARD GOURIER ; Ouest France


Source : Ouest France