À l’entrée de l’élevage équin des Peux, un travail témoigne des métiers d’autrefois. La machine à ferrer les bœufs raconte aussi une bribe de l’histoire de la famille Godard. « Elle a appartenu à un cousin de notre père. Il était forgeron dans le village, pas loin d’ici », indique Catherine.
Le précieux souvenir sera l’une des curiosités à découvrir lors de la balade commentée programmée mardi 24 août par l’association L’Héritage. L’amateur d’histoire locale, Jérôme Arceau, remontera le temps avec les promeneurs le long des rues et les sentiers.
Voilà quelque temps que les bovins n’ont plus leur place à la ferme. Le cheval de saut d’obstacles y règne en maître. « Notre père, qui a monté exploitation, a commencé à en avoir dans les années 1970 », précise sa fille.
Les rênes restent dans la famille
L’homme a transmis sa passion des selles français à ses enfants. Catherine, Thierry et Laurence tiennent aujourd’hui les rênes du domaine, suivant le chemin tracé par leur père et leur frère défunt, Stéphane.
Ils veulent aussi lui donner un nouveau ressort. Une poulinière a récemment rejoint la seule qui restait : une valeur jugée sûre puisqu’elle est issue d’ici même. « La mère apporte beaucoup dans la qualité de la descendance », relève Thierry Godard qui pense à la star de la famille si « facile à marier », l’alezane Quetty Saint-Pierre.
Reste à choisir l’étalon avec discernement. « Nous allons vers ceux qui ont fait leur preuve aux concours », explique Catherine Godard. Les qualités motrices et les origines de l’animal sont regardées de près.
« Un coup de poker »
La génétique n’est pas une science exacte. « C’est un coup de poker. On peut prendre un crack sans que ça ne marche. » L’objectif est d’avoir des petits tous les ans. Après une année blanche, 2022 devrait voir naître deux poulains.
Construit dans la durée, l’élevage équin n’est pas une sinécure. Les poulains restent trois ans aux Peux. « Il est de plus en plus rare de trouver des acquéreurs plus tôt. Pour eux, ce serait des années perdues car ils ne peuvent pas les monter avant », éclaire Thierry.
Des nouvelles exigences complexifient le métier, telles les demandes de radiographies des pattes, du dos, etc. « Elles sont devenues à la mode et représentent un coût qui nous incombe, note l’agriculteur. Les acheteurs veulent se rassurer. »
Quant aux ventes, il n’en reste « qu’une seule en Vendée, à la Société hippique rurale de La Gaubretière ». Le Covid-19, lui, a fait l’effet d’un coup de massue en faisant sauter les concours.
Quoi qu’il en soit, la fratrie doit faire tourner la boutique. D’où l’idée de créer d’autres sources de revenus pour payer les frais. « Nous avons commencé à prendre des chevaux en pension, précise Catherine. Nous les mettons au pré ou au box la nuit, au choix. »
La carrière a été refaite récemment et la ferme dispose d’un rond. Ces équipements sont bienvenus pour « le moniteur qui vient donner ses cours ici ». Le nouveau site internet et les réseaux sociaux aideront à se faire connaître et à franchir les obstacles.
Élevage des Peux, aux Herbiers. Tél. 06 15 34 23 44. Site internet : www.elevagedespeux.com
Roselyne Séné
Source : Ouest France