Il aura attendu la 50e course de sa carrière pour débloquer son compteur et on ne peut pas dire qu’il a fait dans la demi-mesure ! Lion Toto (Vic Toto), au plus grand plaisir d’André Bocquet, son propriétaire entraîneur, et de son jockey, Alexandre Baudoin-Boin, signe ainsi sa 1ère victoire, ce dimanche, en faisant sien le Grand Cross de Segré.
Une arrivée très serrée lors de ce Grand Cross de Segré !
Alors que l’activité hippique bâtait son plein du côté de ParisLongchamp, le sympathique hippodrome champêtre de Segré était le théâtre du Grand Cross. Parmi les 11 concurrents en lice, 1 seul n’avait pas encore eu l’opportunité de franchir le poteau en vainqueur : Lion Toto (Vic Toto). Eh bien aujourd’hui, même s’il a fallu le verdict de la photo finish, la chose est rétablie et Vic Toto rentre ce soir, chez lui, avec une victoire à son palmarès.
Lion Toto se rendant en piste
Ayant pris les devants dès le lâcher des élastiques, Lion Toto ne s’est pas embarrassé de tactique et à fait sa course, en tête, jusqu’au poteau, enfin, sur le poteau, on ne parle plus de tête, mais d’un infime bout de naseau ! Enchaînant les sauts sans réels fautes, il n’a laissé la tête qu’un court instant à Emira du Gouet (Saddler Maker) lors qu’ils ont repris le parcours à main droite pour redescendre au centre de l’hippodrome et lors du dernier passage en face, où Alexandre Baudoin-Boin lui a laissé reprendre un bol d’air, relayé de ce fait par Forza Conti (Khalkévi). Dans le dernier tournant, alors qu’il avait repris l’avantage, Noir des Carnettes (Chichi Creasy), revenu en progression en face, sautait la dernière difficulté en sa compagnie, Forza Conti les avait en point de mire, tandis que Diva de Mai (Roli Abi), encore dernière en face après avoir fait partie du groupe de tête durant la 1ère moitié du parcours, refaisait du terrain sur les premiers. La ligne droite fut la plus indécise au possible. Lion Toto semblant bien avoir la mesure de Noir des Carnettes, il dut faire face au retour de Forza Conti, à son extérieur, pour venir à bout des 4800m du parcours. Diva de Mai, traçait une belle ligne droite pour venir s’emparer de la 3e place, aux dépens de Noir des Carnettes. L’écart au poteau étant des plus infimes possibles, même Alexandre Baudoin-Boin, en rejoignant la sortie de piste pensait ne pas avoir passé le poteau en tête. Quelques secondes plus tard, André Bocquet, propriétaire et entraîneur, pouvait laisser éclater sa joie et laissé s’échapper quelques larmes de ses yeux, au passage.
André Bocquet, les yeux humides, non pas de tristesse, mais bien de joie !
"Tu sais, il faut qu’il arrive à sa 50e course pour gagner ! Je suis fou de joie ! C’est la 17e fois qu’il court pour moi. Auparavant, le cheval était chez mon ami, André Chayriguès chez qui j’étais propriétaire (ndlr : un ancien entraîneur et jockey, comme, André, qui faisait feu de tout bois en province, entre autre, sur les cross de St-Jean-de-Monts, mais aussi St-Pierre-la-Cour, Angers, oui oui Angers, en cross, Château-Gontier, ayant même gagné à Waregem). J’étais propriétaire chez André dans les années 90, on se connaît depuis un moment, hein ? et je lui avais dit que le jour où il arrêtait d’entraîner, ce Lion Toto m’intéressait. André a arrrêté en 2020, durant la période noire de Covid et j’ai récupéré Lion Toto depuis. A ce jour, il ne m’a jamais vraiment déçu, tombé 2 fois et 7e au Lion d’Angers, se sont les seuls courses où il n’a pas pris d’argent pour moi. Le voir gagner aujourd’hui, j’en suis ravi ! Je n’avais pas spécialement de crainte, la seule incertitude que je pouvais avoir concernait le terrain. Il ne va pas dans le lourd et avec les pluies d’hier, j’étais en droit de me poser des questions (80mm sont tombés dans la nuit de samedi à dimanche dans le segréen). Mais bon Alexandre à monté une belle course, tout s’est bien passé, que demander de plus !".
Lion Toto, entouré d'Alexandre Baudoin-Boin, André bocquet (pull rouge), Pascal Dubois (écharpe rouge)
Malgré une carrière qui lui en a fait voir de toutes les couleurs, André Bocquet avait les larmes à l’œil dans l’enclosure des balances. Imaginez, passionné comme pas, ayant pris sa licence de Gentleman-Rider, courant à travers la France, allant même à Pardubice, pour courir le Velka Pardubika et y mourir, puisque, comme il le dit lui-même "j’ai monté 300 courses, pour 11 victoires et comme je n’étais pas bon, je finissais souvent par terre, cassé, mais en vie !". Parti à Pardubice, tombé, pas revenu dans le meilleur état, mais en vie, André est toujours là, à 66 ans, pour le plus grand plaisir de bons nombres d’entre nous, proposant des vans d’occasions ("Le van des cracks et le crack des cracks", son slogan), notamment dans les annonces du site France Sire. Pour la partie entraînement, il est toujours assisté d’un autre fidèle ami, Pascal Dubois et on ne peut pas dire que ces 2 là ne mènent pas la carrière de Lion Toto de main de maître.
Alexandre Baudoin-Boin et Christine Gohier, trésorière de l'hippodrome
Pour Alexandre Baudoin-Boin, ce fut une également une grande journée pour lui. Outre sa 6e victoire de l’année, portant son palmarès à 38 succès, il signe la 1ère victoire dans un Grand Cross. Issu d’un père ayant également usé des breeches en course, Alexandre a débuté sa carrière en tant que Gentleman-Rider, en 2009, avant de rejoindre le rang des professionnels en 2014. Sa meilleure année, jusqu’alors, est l’année 2018, où il signait 10 victoires. Encore quelques semaines pour faire mieux, ce qui peut paraître compliqué, mais en tout cas, cette année fera partie, à ses yeux, des plus belles de sa carrière, à n’en pas douter, vu le bonheur que cette victoire lui a procuré.
Vic Toto, le père de Lion Toto
Elevé par la famille Bénavidès, Lion Toto est un produit de Vic Toto, gagnant du Alain du Breil, Gr. 1, sous la selle du regretté Laurent de la Rosa et l’entraînement de la non moins regrettée Florence Forneron, Lion Toto est le frère de Crealion (Creachadoir), vainqueur à 2 reprises cette année, en France, bien que dépendant de l’entraînement anglais de Tom George et descend de la famille de Ladykish (Prix Maurice Gillois, Gr. 1), de Turkish Junior (Prix Murat, Gr. 2). Son frère, âgé de 3 ans, Diamond Twin, a été acheté 25 000£ par Ryan Mahon lors de Spring Store Sale organisée à la mi-mai par Goffs UK. Comme André Bocquet et Alexandre Baudoin-Boin, la famille Bénavidès (propriétaire de Vic Toto) a passé un bon dimanche, puisque leur autre représentant, Scarabi, lui aussi issu de Vic Toto, s’est classé 2e sur l’hippodrome de Cazaubon.
Source : France Sire