« Monter à cheval fait du bien. Autant pour le moral que pour le corps. » Au centre équestre de La Baule (Loire-Atlantique), la gérante Céline Haddad propose des séances d’équithérapie, qui s’appuient sur les chevaux pour apporter des soins. « Je pratique l’équitation depuis toute jeune et j’ai une formation d’éducatrice spécialisée », détaille-t-elle.

Chaque semaine, elle encadre des groupes ou des cours individuels, avec des adultes et des enfants. « Autistes, handicapés moteur, polyhandicapés atteints de maladies graves. C’est parfois l’une des seules activités physiques possibles pour eux. Beaucoup plus qu’un loisir. Cela les rend heureux, bien sûr, mais permet aussi de faire travailler où d’entretenir certains muscles. »

Et les personnes âgées

Problème : faire grimper les personnes à mobilité réduite sur le dos d’un poney ou d’un cheval n’est pas toujours simple. « On se met à plusieurs pour porter la personne, dit la gérante. Sinon, on utilise aussi des tabourets. On fait comme on peut. Ça peut constituer un obstacle, surtout quand il s’agit d’adultes. »

Depuis quelques années, il existe un appareil spécifique, que le centre vient d’acquérir. Un montoir permettant de se mettre plus facilement en selle. Il peut lever la personne, manuellement ou avec un moteur. Ou carrément la soulever depuis son fauteuil roulant. « Cela va nous permettre de sécuriser la pratique et d’accueillir un public plus large », pense Céline Haddad.

Le centre a fait l’acquisition de l’Equilève, grâce à une action du Lions club. L’appareil lui a été remis officiellement lors de la Journée internationale du handicap le 9 octobre. « On souhaitait apporter notre aide et ce besoin a été repéré », explique Alexandre Tanzi, président du « E-lions club » Paris Vent-Ouest. Recréé il y a deux ans, ce Lions club compte une vingtaine de résidents secondaires.

« Une cagnotte : 6 000 € récoltés sur les 9 500 nécessaires »

« C’est l’année du cheval à La Baule, rappelle Alexandre Tanzi. Le Lions a notamment pour but de mener des actions en faveur des personnes handicapées. On a été mis en relation par la Ville avec le centre équestre, qui nous a fait part de cette idée. On a lancé une cagnotte, qui a déjà permis de récolter 6 000 € sur les 9 500 nécessaires. »

Le responsable local aimerait s’appuyer sur la notoriété de La Baule et faire connaître cette action auprès des 1 200 Lions club en France. « Des appareils, comme celui-ci, pourraient être développés dans d’autres régions. Ça n’est peut-être qu’un début ! »

Au centre équestre, l’équithérapie, une technique non conventionnelle, n’est qu’une petite part de l’activité. « Il n’y a pas d’objectif de rentabilité. Je ne peux pas le facturer au temps que cela me prend, dit Céline Haddad. C’est vraiment une passion et un souhait d’apporter quelque chose. »

La gérante veut que le nouvel outil soit accessible et au service du plus grand nombre. « On peut le prêter à d’autres centres équestres, annonce-t-elle. Il ne faut pas que l’appréhension de mettre en selle une personne handicapée soit une barrière. Et on va aussi pouvoir toucher plus de monde, un public plus large, comme les personnes âgées. J’interviens déjà en Ephad pour des séances de sensibilisation. Au contact des chevaux, beaucoup de gens se transforment, revivent ! »

 

Matthieu MARIN


Source : Ouest France