Sophie Cellier, directrice technique du Mondial du Lion, livre son ressenti avant l’ouverture du concours ce jeudi. L’occasion pour elle d’évoquer un retour à la normale après une édition 2020 à huis clos.

En préparant cette nouvelle édition, avez-vous eu la crainte de revivre un Mondial à huis clos, comme l’année dernière ?

En 2020, ce n’était pas le vrai Mondial. Si l’épreuve sportive a eu lieu, le Mondial est avant tout une grande fête populaire que les cavaliers, les spectateurs et les partenaires n’ont pas eue. Une nouvelle année sans public, ce n’était pas possible. On a donc très tôt réfléchi à des configurations de village qui permettraient d’accueillir les spectateurs, quelles que soient les conditions. Ensuite, avec l’amélioration des conditions sanitaires, nous sommes revenus à une configuration plus classique mais adaptée. Il y aura des animations, des concerts, une fan zone… Des choses que l’on avait imaginées pour l’édition 2020 mais que nous n’avions pas pu mettre en œuvre.

L’an passé, l’édition a vu l’inauguration de la nouvelle carrière où le sable a remplacé le rectangle en herbe, ce qui a prouvé votre réactivité…

Là, franchement, on a été très bon avec les élus. Le Département m’a suivie et très rapidement. On se souvient tous du Mondial 2019 où on a eu des difficultés de piste. Pendant le Mondial, j’avais dit au président de l’époque qu’il fallait faire quelque chose avant la prochaine édition car cela pouvait faire partie des problématiques qui remettent en question le Mondial au Lion-d’Angers. Non seulement j’ai été écoutée mais suivie. Et c’était difficile de tout faire en un an.

Dans le cahier des charges de la Fédération équestre internationale (FEI), pour toutes les grosses échéances, il est écrit que le terrain doit être le même du premier au dernier concurrent. Si le premier cheval passe sur une superbe piste et le dernier sur une mauvaise, il n’y a pas d’égalité des chances. Donc avec le sable, on a clairement le même sol du début à la fin.

Cette édition s’annonce donc sous de très bons auspices ?

On a un beau village, des tribunes avec du public, et 106 partants. 2021 va être un bon cru, avec deux belles épreuves qui s’annoncent. Et bien sûr, trois nouveaux obstacles sur le cross, qui est notre premier atout.

Pouvez-vous nous en dire plus ?

Sans rien dévoiler, on est dans la continuité de ce que l’on fait depuis quelques années. Il y a aussi un obstacle dans la mouvance Paris-Versailles 2024 car il fallait un clin d’œil à ces Jeux. C’est notre essence même de former des chevaux qui vont aux grandes échéances et les prochains Jeux olympiques en font évidemment partie.

Concernant le Mondial, le contrat avec la FEI court jusqu’en 2023. Et après ?

Oui, jusqu’en 2023 inclus. Il y a des risques que le Mondial s’en aille mais le plus tard sera le mieux. Il faut être réaliste et avoir les pieds sur terre, se dire que c’est possible. Il y a quelques années, il y avait déjà eu des approches de villes en Angleterre, Allemagne, Belgique. Quand d’autres villes s’étaient manifestées pour organiser le Mondial, ce sont les cavaliers étrangers qui avaient aussi demandé que le Mondial reste au Lion, car ici il y a beaucoup de public. Nous souhaitons garder l’événement et il va falloir postuler à nouveau, l’année prochaine, pour 2024. Il faut aussi que l’on puisse se projeter dans le futur pour nos partenaires. Donc on va essayer de négocier pour du plus long terme. Les élus ne s’y trompent pas non plus : le Mondial offre une superbe visibilité sur le territoire.

 

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Source : Ouest France