Comment abordez-vous psychologiquement ce premier Mondial du Lion ?

Héloïse Le Guern : « Déjà, je suis très heureuse d’avoir été sélectionnée. Et puis c’est une jument qu’on a depuis le début mais qui a été un peu longue à se déclencher, donc on n’était pas sûrs d’être dans le coup. Concernant le concours en lui-même, pour l’instant ça va. Pas de stress. Ça va peut-être venir quand on y sera. C’est plus de l’excitation. Surtout que c’est un concours où je viens tous les ans depuis que je suis toute petite. »

C’est un événement particulier pour vous, d’un point de vue personnel ?

« Mon club (3 Rivières Équitation) faisait un spectacle tous les ans lors du Mondial et je l’ai fait pendant huit ans. Depuis quelques années, je ne le faisais plus parce que j’étais trop grande, mais je les suivais toujours aux entraînements, dans la préparation. On avait aussi la chance d’aller donner les lots aux cavaliers pendant la remise des prix. Ce sont de bons souvenirs. »

« Je donnais des cours au centre équestre quand j’ai appris ma sélection »

Vous avez ouvert la compétition de dressage* en 2018 et 2019. Ce sont également des souvenirs forts ?

« C’était un bon entraînement. J’étais encore dans les épreuves jeunes, et je ne connaissais pas vraiment l’encadrement et le staff de l’équipe de France seniors. C’est la première fois que je travaillais avec Serge Cornu (entraîneur de l’équipe de France pour le dressage), qui me regardait et me débriefait mes reprises. Et puis de voir comment des juges de compétition comme ça notaient, c’était intéressant. »

Ce fut une expérience qui vous a beaucoup fait progresser ?

« Oui parce que c’est un gros concours, mais ce n’est pas « notre » compétition, donc on n’a pas trop de stress (sourire). »

Pourrait-elle vous servir cette année ?

« Oui, même s’il y a beaucoup d’autres épreuves que j’ai connues depuis, comme des championnats d’Europe en jeunes et quelques Pro Elites que j’ai commencés cette année, qui me serviront plus. »

Dans quelles conditions avez-vous appris votre sélection pour le Mondial ?

« Il y a un mois environ. Ce qui est amusant c’est qu’un ami (Alexis Goury, installé à Morannes et passé par le Pôle de Saumur) m’a appelé pour me dire : « est-ce qu’ils t’ont appelé ? Moi oui, je vais le faire avec tel cheval ! » Là, je me suis dit que je n’étais pas retenue. Je donnais un cours au centre équestre (où elle travaille avec sa mère, à Mûrs-Erigné) et Joséphine Héteau (l’une de ses partenaires en équipes de France jeunes) qui m’a appelé pour me dire : « c’est génial, tu es sélectionnée ! » C’était sorti sur les réseaux mais je n’avais rien vu. »

Pouvez-vous nous parler de votre jument Carentina d’Orvaux Z, avec qui vous allez concourir ?

« C’est une jument tardive. À six ans, elle a encore pris des centimètres alors que ça se calme un peu à cet âge normalement. Donc, dans la perception de son corps, de son équilibre, elle était gênée. Jusqu’à ce que sa croissance se termine. Là, elle a pu commencer à travailler sur quelque chose de plus stable et on a vu un peu de potentiel. »

Comment pensez-vous qu’elle appréhendera la présence d’un public nombreux, l’une des données essentielles du Mondial ?

« Je ne pense pas que ça les dérangera. Elle est plutôt froide, studieuse. Elle est partout chez elle et rarement stressée. Je suis quasiment sûre qu’elle sera gênée. »

Et vous ?

(sourire) « Sur le dressage et le cross, je ne pense pas que ça va me perturber. Après, le CSO, c’est toujours plus stressant, parce que c’est la dernière épreuve. Tout le public sera concentré au même endroit. Il faudra entrer sans regarder autour de soi et faire son parcours. »

D’autant que la famille sera sans doute présente…

« Oh oui ! À peu près tout le monde ! (sourire) De la famille, des amis, des élèves du club qui m’ont dit qu’ils ont pris leur place et qu’ils viendront me voir. C’est chouette. Ça va être un beau moment. »

*Mission consistant à réaliser une reprise avant le début de la compétition, afin de permettre aux juges de se caler sur la notation.

 

Quentin BOSSÉ

Crédit Photo : PHOTO-CO


Source : Ouest France