Un lion, un hibou, une grenouille, un bœuf et même un lièvre et une tortue. Ce n’est pas une remise au goût du jour d’une des Fables de Jean De la Fontaine, mais bien quelques-uns des obstacles du mythique parcours du cross du Mondial du Lion.
« Ce sont des références aux gravures anglaises de chasse, précise Pierre Michelet, chef de piste du Mondial depuis 25 ans. Quand les personnes allaient à la chasse, elles sautaient dans l’eau et par-dessus des haies, des fossés et des murs de maison. »
Un obstacle Paris 2024
Parmi les trois nouveautés de cette cuvée 2021, y figure un obstacle conçu spécialement pour la promotion des Jeux olympiques de Paris 2024. Les organisateurs ont décidé de reproduire les jardins à la française du château de Versailles, alors qu’on aurait pu s’attendre à une représentation de l’ancien palais impérial, l’un des atouts de la candidature parisienne et le site olympique de l’équitation. « Je donne toutes les directives techniques mais pour les éléments décoratifs, ce sont les organisateurs qui s’en occupent », précise cet ancien cavalier qui essaye de changer environ 30 % des obstacles chaque année.
L’obstacle Paris 2024 et ses jardins à la française.
Sur un parcours où le sens du circuit s’effectue par la gauche, pour cette deuxième épreuve du concours complet des championnats du monde, où près de 35 000 personnes sont attendues, les plus jeunes chevaux doivent parcourir 4,545 km et passer 30 obstacles en 8 minutes et 44 secondes maximum. Quant aux 7 ans, ils ont un petit peu plus de sauts (des « efforts », dans le jargon équestre) à faire puisqu’ils doivent parcourir 4,990 km et franchir 35 obstacles, sans dépasser les 9 minutes et 4 secondes.
Les obstacles avec de l’eau, la principale difficulté
« On choisit les questions techniques que l’on veut poser et on fait comme on le sent, déroule Pierre Michelet. On cherche constamment à alterner les combinaisons et les obstacles simples car l’objectif est aussi de répondre à des critères de spectacle pour que l’épreuve soit des plus intéressantes. »
Un même obstacle placé en montée, en descente voire au bord d’une surface en eau, ne présente pas les mêmes difficultés, en fonction de son positionnement dans le parcours. « Les obstacles avec de l’eau sont souvent un peu plus durs car les chevaux ont plus d’appréhension à sauter, indique la tête pensante du cross. Il peut y avoir des peureux de nature auxquels on n’arrive jamais à vraiment donner confiance. C’est comme les humains : certains aiment l’effort alors que d’autres l’aiment moins. C’est pour cette raison que les cavaliers doivent avoir fait accumuler aux chevaux de bonnes expériences pour leur faire gagner en assurance avant le cross. »
Pour cette 36e édition, le parcours semble assez technique dès le début, alors que les difficultés étaient davantage présentes en fin de parcours ces dernières années. « La surface est très rapide mais ça reste un parcours magnifique », sourit Thomas Carlile. Le cavalier deuxième chez les 6 ans et neuvième chez les 7 ans, qui évolue à domicile sera à n’en pas douter l’un des protagonistes de cette journée de cross.
Théo QUINTARD
Crédit Photo : FRANÇOIS MAISONNEUVE
Source : Ouest France