Originaire de Moisdon-la-Rivière (Loire-Atlantique), Jean-François Moquet est apprenti trotteur depuis 11 ans. Un métier de passionné, qui demande rigueur et sacrifices.
Originaire de Moisdon-la-Rivière (Loire-Atlantique), Jean-François Moquet est apprenti trotteur depuis 11 ans.
Enfant, il arpentait les hippodromes du secteur. « J’habitais à Moisdon-la-Rivière. Le week-end, avec mes parents, nous allions sur les champs de courses de la région. Ce sont des parieurs occasionnels. Ça a commencé ainsi. »
Depuis l’âge de 15 ans
Le trotteur, qui comptabilise trente-deux victoires dans sa carrière, a failli prendre un tout autre chemin : « Je voulais devenir galopeur, mais ma taille et mon poids ne me le permettaient pas. De plus, je n’avais jamais été licencié dans un club équestre. Je n’avais donc pas les bases pour monter à cheval. »
Le passionné s’est lancé à quinze ans. « J’ai effectué un bac professionnel. Puis, j’ai travaillé pour différentes écuries ».
Les changements d’établissements lui ont permis d’apprendre. « J’ai travaillé chez Christian Bigeon. Une pointure dans le milieu. Je savais qu’en allant là-bas, je n’allais pas courir. Il s’agissait d’un choix fort. Malgré tout, j’ai appris beaucoup de choses, notamment sur le soin des animaux. J’ai pu également m’exercer sur des poulains de qualité. »
Des journées chargées
Des sacrifices, Jean-François Moquet en réalise tous les jours :
« On commence tôt le matin, vers 7h. Les missions sont variées. C’est nourrir les chevaux, les entraîner, nettoyer les box, préparer les prochaines épreuves. Les après-midis où je cours, il m’arrive de rentrer tard le soir chez moi, parfois à 22h. En effet, je peux me déplacer à quatre ou cinq heures de mon lieu d’habitation. J’admets quand même que parfois, le week-end, je resterai bien un peu plus longtemps dans mon lit. »
Il poursuit : « Le plus frustrant, c’est de se déplacer, courir, et de ne pas être assez bien classé pour renter dans l’argent. D’autant plus que les grosses semaines, on monte à 70h. Mais je suis très content de vivre de ma passion. »
Jean-François Moquet consacre tout son temps, ou presque, aux courses. (©JFM)
Ces contraintes pâtissent parfois sur la vie du sportif. « J’ai peu de temps pour moi. Pas toujours évident de sortir et de faire des activités. C’est encore plus difficile pour créer une vie de famille. Une personne qui n’est pas du milieu peut ne pas comprendre que je travaille le samedi et le dimanche toute la journée et que je rentre tard le soir. »
Soutien du public
Heureusement, Jean-François Moquet peut compter sur le soutien de ses proches :
« Mes parents viennent m’encourager dès qu’ils le peuvent sur les hippodromes. Quand je gagne, ils se mettent à pleurer. Ma mère se cache quand ça arrive. De son côté, mon père ne comprend pas toujours mes déplacements. Je lui explique que je n’ai pas le choix. »
En cette période de confinement, les acclamations se font rares : « On court à huis-clos. Ça change beaucoup de choses. Déjà, il n’y a pas d’ambiance. Lorsque que l’on arrive dans la ligne droite finale, personne ne t’applaudit. J’aime aussi échanger avec les parieurs avant les courses. Tout cela fait partie du métier. Cela me manque. »
Devenir professionnel
En attendant le retour du public, l’apprenti a pour objectif de passer professionnel. « Pour cela, il faut remporter cinquante-courses. Il m’en manque dix-huit. J’ai été freiné par les blessures, le fait que je n’ai pas piloté mes cinq premières années et que je ne souhaite pas courir en trot monté. Et puis, je préfère courir avec les chevaux que je connais et que j’entraîne à l’écurie où je propose mes services. Je reste confiant. Ça viendra. »
Courage, passion et persévérance sont les maîtres-mots de l’athlète. « Je suis parti de rien. Aucun membre de ma famille n’a de terrain ou de chevaux. C’est encore plus difficile d’y arriver pour ceux qui sont dans mon cas. Le monde des courses hippique est un cercle fermé. Il faut se battre pour réussir à se faire une petite place. »
Source : actu.fr