Octobre placé doublement sous le signe de la WBFSH avec la sortie des classements mondiaux des chevaux et l’assemblée générale organisée par le stud-book SF qui s’est tenue à Saumur.
Au classement mondial du jumping et du Complet la France est en 5e position. Pas de quoi pavoiser, au premier abord, mais en analysant les situations, les conclusions sont nettement plus intéressantes. Pascal Cadiou, président du SF donne son sentiment.
« On est cinquième dans le classement mais globalement c’est un peu la place où on est régulièrement, dans les cinq premiers. On est en tête sur le nombre dans les cents meilleurs. On est en tête sur les points dans les cents meilleurs parce qu’il y a des points qui sont attribués par cheval en fonction des performances qu’ils ont réalisées selon le niveau d’épreuve.
Donc sur le nombre, on a 17 chevaux qui sont dans les cents premiers. Si on calcule les points de ces 17 chevaux, on est en tête également.
Après, j’ai regardé d’autres choses qui, éventuellement, révéleraient la bonne ou la mauvaise santé du stud-book. Aux championnats d’Europe, on a, sur les 70 partants du championnat d’Europe, 13 chevaux SF. On est largement en tête. Il y avait 8 Z, 7 KWPN, 6 BWP, 6 OS. Quand on en a 13, le deuxième n’en a que 8. Je dirais qu’on domine par la tête et les épaules.
Et à la finale, on a 6 chevaux sur les 20. Ce qui représente quasiment 25 % de la finale des championnats d’Europe. A l’issue de ce championnat d’Europe, il y a deux chevaux qui défraient la chronique pour avoir été bien vendus. Ce sont deux SF, Volver de la Vigne (Diamant) qui part chez Ludger Beerbaum et l’autre Tam Tam du Valon (Ogrion des Champs) part chez Martin Fuchs. Donc 13 chevaux, 6 à la finale, deux qui partent dans des grandes maisons.
On peut prendre aussi la finale de Barcelone. Sur les 70 chevaux qui ont concouru, 13 sont SF. Certains sont les mêmes, mais il y en a d’autres puisque là c’était une finale mondiale. Il y avait des Mexicains, des Colombiens, des Américains etc... qui donc n’ont pas concouru à Rotterdam. On est en tête avec 13 chevaux et c’est assez significatif. Les autres stud-books sont assez loin derrière.
On peut prendre aussi pour exemple les ventes The Ten qui ont eu lieu il y a à peu près un mois aux États-Unis. C’est une vente organisée par des Belges qui recrutent 10 chevaux, qui leur semblent être 10 chevaux d’exception, qu’ils vendent aux enchères. Sur les 10, il y avait 3 Selle Français et ils font un, deux, trois dans les prix. Le premier s’est vendu un million de dollars, le deuxième 780 000 et le troisième 640 000. Avec nos trois chevaux, on fait plus de la moitié du chiffre d’affaire de la vente.
Donc, tout ça, ce sont des indicateurs. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Le but n’est pas de dire « On est les meilleurs » mais de constater que « On est dans la course ». Évidemment, il faut continuer nos efforts de sélection parce qu’il n’ y a que les chevaux qui sortent de l’ordinaire qui se vendent et qui apportent une vraie plus-value à la fois aux éleveurs, et aux transformateurs. Donc c’est ceux-là qu’il faut produire. Ma devise c’est « produisez mieux pour mieux vendre ».
Il faut que, collectivement, on continue à faire nos efforts de sélection et d’essayer d’être encore plus performants, plus forts, plus pointus. Mais il ne faut pas non plus dire qu’on est complètement à la ramasse. C’est un discours qu’on peut entendre en disant « Regardez les Belges... ». Oui, on peut citer les Belges en exemple, c’est vrai qu’ils ont fait un travail de sélection. très pointu et ce sont des commerçants nés. La Belgique est une plaque tournante du marché du cheval de sport ».
Satisfait de l’opération Espoirs du Complet ?
« C’est la troisième édition, on avait vraiment mis les petits plats dans les grands la première année pour avoir justement une sélection de 20 chevaux qui correspondaient à la discipline. L’année dernière, le lot était un petit peu moins bon, je pense qu’on avait été, dans notre sélection, un peu plus laxistes avec des chevaux qui pouvaient avoir de la qualité mais qui pouvaient avoir une orientation polyvalente, CSO ou concours complet.
Alors que cette année, on a mis l’accent sur les courants de sang, sur le fait qu’il fallait des chevaux qui soient à la fois dans le morphotype qui correspond à la discipline, dans les courants de sang et dans l’aptitude. C’est à dire locomotion, esthétique, morphologie et aptitude à sauter. Et globalement, on a eu des bons retours, puisqu’il y a plusieurs chevaux qui ont été vendus. Il y a un bon nombre de chevaux qui ont changé de main. Dès les premiers jours de l’événement. Notamment, Astier Nicolas qui achète une très bonne jument sur laquelle il a vraiment flashé.
Hier (samedi) soir, le Mondial nous avait ouvert la carrière Le Pontet. Il y a encore 7 ou 8 chevaux qui ont été essayés hier soir par des Italiens, des Allemands, des Anglais, des Français heureusement.
Donc une très bonne émulation commerciale. Et c’est notre objectif. On organise un championnat zootechnique avec une évaluation sur la morphologie, sur la locomotion, sur l’aptitude à sauter sous la selle. Et on a vu des chevaux qui ont déroulé un petit parcours sur des obstacles naturels avec une grande confiance, une grande sérénité. Ça c’est satisfaisant.
Donc un très bon lot cette année et une participation active de nos associés sur l’événement, notamment l’association des Pays de la Loire avec tous ses bénévoles qui nous aident à monter, démonter les parcours, les structures qu’il faut, le rond d’Havrincourt, les tribunes, enfin tout ce qu’il faut monter pour l’événement. Et puis une soirée, qui était assez sympa où on montre les chevaux pendant un buffet avec les commentaires des juges. C’est évident que la région Pays de la Loire, le Mondial, la société des courses, tout le monde se met en quatre pour essayer de nous proposer ce championnat zootechnique support à des échanges commerciaux. Et c’est ça le but de tous les championnats qu’on organise dans le stud-book.
Il y a toujours des pistes d’amélioration. Peut-être améliorer la communication au sein des cavaliers français et étrangers qui viennent courir ce championnat du monde parce qu’ils sont dans leur championnat, ils essayent de ne pas trop se faire parasiter par des choses à côté. Mais il n’empêche qu’on a vu des personnes autour de la piste à regarder des chevaux sauter de toutes nationalités et des grands noms comme Wiliam Fox-Pitt.qui a regardé du début à la fin tous les chevaux sauter sous la selle. Donc c’est quand même une satisfaction de pouvoir leur proposer, leur montrer ce qu’on fait de mieux en France pour la discipline ».
Gossederiche Pierre, champion des Espoirs
Le titre de champion 2019 revient à Gossederiche Pierre, fils de Flipper d’Elle et Orée de la Pierre x Oberon du Moulin, né chez Delphine Herbeau dans le Loir-et-Cher. Belle famille maternelle imprégnée de sang anglo d’où est issu Dollar dela Pierre entre autres.
Vice-champion, Gonflée à Bloc, F baie x Upsilon et Vendange Tardive aqps x Sleeping Car ps, née au Mesnil Rouxelin dans la Manche chez Philipe Chan et propriété de Mathieu Nadot.
3e, Gin Fizz Tonick fille de Canturo et de Popy d’or ac x Roseau d’Or aa) née chez Simon Robichon de Montmorillon (86) qui remporte aussi la 4e place avec Get Vingt Sept Tonick, fils de Canturo et Hawai des Pesques x Gaverlys du Cercle aa, deux souches maternelles bien anglo…et tonic.
La 5e place est pour un fils de Kannan, Idem de b’Néville, Girolata la Buissonne à la scea Harmonie cinq (71).
Source le Cheval