C’est Marc Dilasser qui remporte le Grand Prix du CSI2* 145 cm - GP des pays de la Loire au Mans le week-end du 13 octobre, avec Arioto* du Gevres, devant Aymeric de Ponnat et Elize, 2e et Raphaël Goehrs/Radieuse du Landey 3e, empêchant les trois Britanniques en embuscade au barrage de prendre l’avantage.
La bagarre fut de haut niveau dès le début, tant par la qualité des cavaliers que des chevaux. Cédric Longis ne s’y est trompé quand il a dessiné le parcours du Grand Prix. 66 partants, il fallait gérer. Le temps imparti était court, nombre de couples s’y feront piéger, comme le Portugais Luis Ferreira/Kheros V’t Hoogeinde, ou Kevin Staut avec sa nouvelle recrue Visconti du Telman. Ils ne seront que huit cracks à se qualifier au barrage. Dont trois Britanniques. Mathieu Billot sera le plus rapide, mais ne pourra pas éviter une faute de Lagavulin 2, comme deux des Britanniques, Louise Saywell/Arakan et Skye Higgin/Typie du Tillard. Robin Lesqueren et Antigua de Nantuel se feront piéger également.
Arioto*du Gevres
On le sait, suite à ses superbes parcours dans les Grands Prix 5* de Dinard et Valence en 2018, ou encore sa récente victoire dans le GN de Vichy, le Haras De Bélesbat a décidé d’acquérir l’intégralité des parts de Marc du charismatique pie Utah van de Rock, Mr et Mme Triboté l’ayant confié au Belge Gregory Wathelet. Mais il reste de belles cartouches à Marc Dilasser. Il avait un atout en mains au Mans, et de taille : Arioto du Gevres, cet étalon de 9 ans rapide, respectueux et souple, fils de Diamant par Qualisco III, que Marc a monté à 7 ans, écumant les Top 7 de France, alors que Mathieu et Alain Bourdon avaient assuré ses jeunes années. Ses plus belles réussites cette saison sont sans conteste sa 3e place au CSI4* de St Tropez en avril et sa 8e place du CSI5* de Dinard. 2020 devrait voir leur vraie montée en puissance.
Elize
Un autre couple de pleine puissance les talonne à trois dixièmes de seconde : Aymeric de Ponnat et Elize, la jument sBs de 9 ans fille de Bamako de Muze par Nabab de Reve, qu’il a prise en mains à 7 ans également, et qui très tôt a montré ses qualités, qualifiée au Championnat du Monde de Lanaken la même année. Le Francilien Raphaël Goehrs est le 3e et dernier double sans-faute du lot, avec Radieuse du Landey, déjà doubles vainqueurs du CSI2* ici-même au mois de juin. C’est Raphaël qui a débuté Radieuse, à cinq ans. Et les victoires ont jalonné leur parcours. Comme leur 6e place à 8 ans dans le Grand Prix 3* de Vjer de la Frontera (Esp). Leur plus belle victoire cette saison ? Le CSI3* de Montpellier.
Mathieu Billot
L’épreuve majeure du vendredi à 1,40 m est remportée par Mathieu Billot et l’étalon Chacon LS La Silla, le fils de Fergar Mail, qui sera 8e du Grand Prix dimanche. Superbe saison pour ce couple formé en 2017 ! Benjamin Barbot n’est pas loin associé à un autre étalon, de 9 ans Amaretto du Surgeon (Winningmood Vd Arenberg), rappelons-le, 3e du Championnat de France Pro 1. Gaël Jouan est 3e avec un produit maison, le mâle Armani de Circée, un fils de Diamant de Semilly par Narcos II.
Jérémy Leroy
Le Francilien Jérémy Leroy remporte la mise dans l’épreuve majeure du CSI2* samedi, une 1,45 m, extrêmement disputée puisque pas moins de 82 couples y visent un podium, avec Razzia des Sables (Zandor Z), 13e victoire cette saison, dont une sur une épreuve à 1,50 m du CSI3* de Lons le Saunier ! Il emmène derrière lui deux autres couples confirmés, tous trois bouclant leur parcours sous les 63 secondes, Marc Dilasser et son complice Vital Chance de la Roque, et Guillaume Batillat et le Kwpn gris Baby Love (Lupicor), le vainqueur du CSI2* de Canteleu, 3e.
Benjamin Barbot
Le Grand Prix 1,40 m à barrage « Top7 » de la FFE, réservé aux Jeunes Chevaux (ils étaient 32) voit quatre couples français réaliser le double sans-faute. Benjamin Barbot se détache nettement, avec deux secondes d’avance, associé au hongre du Zangherseide Aristote du Toultia Z, un fils du Oldenbourg Arko et d’une mère par le SF Eros Platière qui avait déjà remporté le Top 7 de Canteleu devant 56 partants. Maxime Couderc est 2e grâce à Cacharelle du Failly (Ogano Sitte x Saphir du Riou), talonné par le Breton Bernard Briand Chevalier et Coco Girl Kervec (Conrad et Jolly Girl de Kervec), vainqueurs du Top 7 de jeudi. Aymeric Le Ponnat rate le podium de peu avec la jument AES Honeymore WV (Bamako de Muze x Corland).
Kevin Staut se reconstruit. Objectifs ? Ambitieux
Le cavalier tricolore champion olympique par équipe à Rio était ce week-end au Pôle Européen du Cheval à l’occasion d’un concours international une et deux étoiles. L’occasion d’un échange ses ambitions présentes et futures.
Quel est le bilan de votre saison ?
« Je suis retourné dans mes écuries en début d’année. Ça a été un changement d’organisation et de système de travail après 10 années passées entre le haras de Hus et des Coudrettes avec quasiment des propriétaires exclusifs. Maintenant chez moi, c’est un autre système, j’ai des propriétaires différents, des collaborations plus diversifiées avec toujours l’objectif sportif car c’est ma spécialité. J’essaie de me rapprocher aussi de certains éleveurs et des gens qui font du commerce via la vitrine du haut niveau ».
C’est une remise en question ?
« Oui j’ai fait un bilan de ce qui a pas mal fonctionné. Mais mes deux systèmes se sont essoufflés au bout de 5 ans. Alors quand il a fallu changer, j’ai réfléchi à repartir sur le même process, c’est-à-dire un propriétaire qui voulait investir dans l’ensemble, mais ça a été plus compliqué. Si il y avait eu une opportunité, ça aurait été plus confortable mais aujourd’hui en France, ça change, les gens ont plus envie de s’associer et de collaborer ensemble plutôt que de prendre la responsabilité avec une seule personne qui fait du « mécénat ».
Quels sont les objectifs de ce week-end ?
« Je suis présent avec 2 chevaux de 7 ans (Classico des Parts et Caruso des Carmilles, ndlr) qui sont à valoriser puis à commercialiser sous un an et 2 chevaux que j’essaie : L’Aveu Z pour le commercialiser et construire quelque que chose sur le moyen terme, en réinvestissant derrière sur de jeunes chevaux et Visconti du Telma (Toulon)n. La propriétaire (Françoise Sanguinetti, Ndlr) veut garder le potentiel dans le sport. Pour ces deux chevaux d’âge, le but est de les mettre en situation de concours pour se rendre compte si ça peut matcher. Sachant qu’à court terme, on a l’objectif des Jeux Olympiques. Alors j’essaie de trouver jusqu’à la fin de l’année un cheval pour consolider l’écurie ».
Quelques mots sur vos chevaux de tête ?
« Viking d’la Rousserie a un fort potentiel auquel je crois beaucoup, il était 5e du Grand Prix de Barcelone dernièrement. Urhelia Lutterback est fantastique, mais sa propriétaire souhaite la commercialiser d’ici la fin de l’année donc je ne peux pas compter sur elle l’année prochaine. Calevo 2 qui a couru les Championnats d ‘Europe a pris de la maturité. Quand il est arrivé aux écuries en février, il avait peu d’expérience, il a bien évolué, c’est un cheval potentiel pour l’année prochaine et For Joy V’T Zorgvliet HDC sera engagé, l’année prochaine, sur des Grands Prix à forte dotation pour assurer la rentabilité des concours. C’est un excellent cheval pour cibler un beau Grand Prix par mois ».
L’Aveu Z est 15e et sans-faute dans le petit GP 1,40 m dimanche matin, alors que le samedi il ratait le barrage du GP 1,35 m pour un point de temps dépassé ; il termine à la 12e place. Il est sans-faute vendredi dans la vitesse 1,35 m. Bonne recrue ! Classico des Parts termine 8e de l’épreuve réservée aux Jeunes chevaux, une 1,40 m au barrage. Il termine 10e du Grand Prix avec la jument Visconti du Telman, pour un point de temps dépassé. Caruso des Carmilles remporte l’une des épreuves Top 7.
Source Le Cheval photo Les Garennes