FOCUS - Priorité à l'accueil des parieurs - L'hippodrome d'Angers s'est doté d'un nouveau hall tout confort afin de recevoir le public et les parieurs dans les meilleures conditions. Une vraie réussite !
Samedi dernier, le public ayant fait le déplacement sur l'hippodrome d'Éventard a eu une très belle surprise ! Le hall du premier étage a en effet été complètement aménagé : fauteuils, tables, chaises, de très nombreuses télévisions, dont un mur complet de neuf écrans, dont un taille XXL, un très grand bar, des guichets et des bornes pour jouer, le tout avec une vue imprenable sur la piste. Bref, tout ce qu'il faut pour passer un très agréable moment sur un hippodrome. “L'idée de base était de remettre le parieur et le public au centre de nos préoccupations, confie François Saint-André, le président de la société des courses d'Angers. Chez nous, le hall des paris était situé quatre mètres sous le niveau de la mer, et quand nous étions dans ce hall, nous ne pouvions pas voir les courses... Il fallait donc créer un espace pour pouvoir accueillir le public dans les meilleures conditions. La Fédération Nationale, le PMU, LeTrot et France Galop nous ont accompagnés sur ce projet.”
D'un coût d'environ 430.000 €, financés pour moitié par la société des courses, Angers Loire Métropole et la Région des Pays de la Loire, à hauteur de 90.000 €, et la Fédération Nationale, ces aménagements ont conquis le public présent samedi. “La sonorisation a été refaite, ajoute le président. Près de 50 écrans de télévision ont été mis sur l'hippodrome ainsi que des datas pour permettre aux parieurs d'avoir un maximum d'informations, où qu'ils soient.” Tout a été mis en œuvre en effet pour faire d'Angers un hippodrome où il fait bon vivre, que ce soit pour les turfistes chevronnés ou pour le spectateur néophyte. Outre le “hall des paris”, de nombreux panneaux explicatifs ont été disposés sur l'hippodrome.
“Toute l'Institution s'est mobilisée avec François Saint-André pour réaliser ce que vous pouvez voir aujourd'hui à Angers, explique Franck-Philippe Rafalovic, chef du département travaux du Trot, qui a piloté ce projet. On a mis de l'argent pour le parieur. C'est très important de prendre soin des parieurs ! L'hippodrome disposait d'un grand hall, vide et froid, mais doté d'un énorme potentiel : une vue exceptionnelle sur la piste. L'endroit idéal pour créer ce hall convivial et chaleureux, doté de trente télévisions, de nombreuses assises, etc. Tout ce qui est indispensable pour le confort du public. Angers est le premier hippodrome en France à être doté d'un tel espace dédié aux turfistes. L'idée est de reproduire ce schéma, avec le même visuel, un peu partout en France. Laval sera le deuxième, j'espère bientôt, ainsi que Vincennes et Auteuil. Le but est qu'Angers devienne l'étincelle d'un grand programme national !”
“L'hippodrome est le premier lieu de conquête de la nouvelle clientèle”
Un programme indispensable pour la reconquête du public et des parieurs, comme l'a indiqué Pierre Préaud, secrétaire général de la Fédération Nationale des Courses Hippiques : “Cela fait vingt ans que l'on voit le chiffre d'affaires du pari mutuel hippodrome diminuer. Il a été divisé environ par deux en vingt ans. Cela pose un problème commercial, car cela veut dire qu'on ne sait pas retenir nos clients sur le principal théâtre d'organisation des courses. On a une relation client qui est dégradée et qu'on n'a pas su maintenir. Or l'hippodrome est le premier lieu de conquête de la nouvelle clientèle. Si on ne sait pas l'intéresser au jeu et l'orienter, on n'amorce pas la pompe pour ensuite le faire aller dans les points de vente et alimenter la filière. Cela pose aussi un problème économique pour les hippodromes car, aujourd'hui, le pari mutuel hippodrome est globalement déficitaire. C'est un déficit cumulé de près de 2,5 millions d'euros sur les hippodromes français. On a l'obligation, commercialement et économiquement, de redresser la barre du pari mutuel. C'est une question nationale. Il faut faire de notre réseau d'hippodromes un réseau commercial, coordonné et structuré pour en faire un lieu de réengagement des parieurs experts, et un lieu de conquête pour ceux qui aiment les courses, mais qui ne jouent pas. Il faut savoir que près de la moitié du public présent sur les hippodromes ne joue pas. On parle souvent de la désertification des hippodromes, ce qui m'exaspère, car ce n'est pas vrai. Il y a peut-être un peu moins de clients qu'il y a quarante ans, mais si vous allez sur les hippodromes, notamment sur ceux qui courent le week-end, il y a encore beaucoup de monde. En semaine, il y en a moins, mais allez au cinéma en semaine, il n'y a pas un chat... On a encore beaucoup de monde sur les hippodromes, mais on n'a pas assez de parieurs. On a un vrai déficit d'attractivité, car la distribution du pari n'a pas été revue depuis cinquante ans. Aujourd'hui, on a remis le parieur, et le pari, au centre de l'hippodrome dans un espace confortable, cosy, chauffé l'hiver, climatisé l'été, qui a un esprit “Lounge”, avec une vue centrale sur la piste, et dans lequel on se sent bien.”
Source Paris Turf Photo Hippodrome d'Angers